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Roi de l'univers Misérable vermisseau
16 mai 2020

ANDEW WYETH Wind from the sea, 1947

andrew Wyeth wind from the sea 1947

Il s’est assis sur le bord du lit.

Il se penche en avant pour lacer ses Docs, d’abord la droite, le petit claquement lorsqu’il tire sur les deux bouts avant de remonter les crans, puis la gauche, le même claquement.

Tout un jeu de muscles glisse sous sa peau lorsqu’il redresse son buste. Ses omoplates surgissent comme deux petites taupinières.

Il s’arrête un court instant, comme s’il allait dire quelque chose, se retourner vers moi.

Il ne se retourne pas. Il se penche à nouveau pour ramasser sa chemise à carreaux par terre. La lumière sculpte à nouveau son dos lorsqu’il se redresse. Il enfile la manche gauche, une ligne dessine son triceps, et son bras droit vient chercher le passage de la manche droite, et le trouve tout de suite, comme un animal son trou familier.

Il replie son bras droit, le chiffonnement de l’aluminium du paquet de cigarettes qu’il sort de sa poche de chemise. Le grattement du briquet. La grésillement du tabac.  Il s’arrête. Il passe sa main sur sa nuque. La fumée fait une circonvolution au-dessus de ses cheveux. Elle s’évanouit dans l’air tiède de la chambre.

Il se lève d’un coup, brutalement. Le zip de la braguette de son jean et tout de suite après celui , métallique, de la boucle de son ceinturon qu’il referme.

En sortant, il marche sur mon soutien-gorge. Le bruit de l’agrafe qui s’écrase sous sa Doc.

Il ne ferme pas la porte. Un courant d’air la fait claquer.

Le silence des rideaux qui s'envolent.

 

 

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