GUSTAVE KLIMT Le baiser, 1908-1909
Ce moment où nous nous abandonnons l’un à l’autre nous révélons l’un à l’autre tu te laisses couler dans mes bras plus rien ne nous atteindra nous sommes la première femme et le premier homme.
Tu t’abandonnes à ma puissance c’est toi qui me la donnes.
Nous sommes un île notre amour efface le monde autour de nous.
Nous sommes une chrysalide bariolée magnifique manteau nuptial principe masculin principe féminin quel papillon notre étreinte conçoit-elle un être de douceur qui apaisera le monde.
Je bois ta jeunesse le plaisir fou qui nous attend tu enveloppes ma nuque comme une caresse mais ta main gauche pourrait m’écarter peut-être vas-tu te transformer en laurier pour m’échapper au dernier moment tu es libre.
Nous sommes la fertilité une myriade de fleurs de couleurs éclate éclot sous nos pieds une prairie vivante l’or du ciel descend tout autour de nous notre amour crée le monde l’enchante.
Ce moment où nous nous appartenons enfin qui ne nous appartient pas que le monde nous donne
Je le saisis.