Métaphysique du savon 2

Si je pense et que j’essuie, est-ce que le savon sait si je pense ce que je suis ? Inversement : si je prends le savon, est-ce que je suis celui qui pense prendre le savon ou est-ce que c’est lui, le savon, qui  crée ma conscience propre pendant que je m’essuie ? Or nous savons l’entité du savon : le savon est têtu et buté, et tel un concept fuyant il échappe à notre pensée et glisse sur le carrelage de nos interrogations. Hors le concept de savon, insaisissable donc, n’y a-t-il pas place pour un réel pensable, fut-il non-essuyé, de soi ?

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