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Roi de l'univers Misérable vermisseau
6 avril 2019

Je ne connais pas mais il faut que tu me sauves 3

Je ne te connais pas mais il faut que tu me sauves.

Nous, on est des work alcoholic, des droguées du travail,   il nous faut notre dose tous les jours, on devient folles dès le printemps, les premières fleurs d’aubépine, et on  vous dit pas quand avec mes sœurs on tombe sur un champ de colza, on n’a plus de limites, on est des machines, on se bâfre de pollen comme des junkies, on n’arrête pas, on est épuisées à la fin de la journée, et nos pattes pèsent des tonnes quand on retourne à la ruche.

Ben justement, on a du mal à la retrouver, la ruche, je sais pas ce qu’on a, on a les neurones qui fonctionnent plus. Il paraît que c’est vos pesticides, et les néocotinoïdes qui attaquent notre système nerveux. Du coup, on ne sait plus où on habite et on meurt dans un fossé, avec nos balluchons de pollen qui pourrissent pour rien.

Depuis très longtemps, on a assuré le taf.  Selon l'INRA, la production de 84 % des espèces cultivées en Europe dépend directement des pollinisateurs, qui sont à plus de 90 % mes sœurs, les  abeilles domestiques et sauvages.

Vous parlez de  « syndrome d’effondrement des colonies ». Dès  1995, en France, certains apiculteurs ont accusé jusqu’à 90 % de pertes dans leurs ruches – loin des 5 à 10 % de mortalité généralement constatés dans les colonies d’abeilles.

 En assurant la pollinisation, on vous rend pourtant un sacré «  service environnemental », comme ils disent à l’INRA, évalué par eux à 153 milliards d’euros par an dans le monde.

Ben ça va vous coûter cher quand on sera plus là ! Nous on faisait le boulot pour rien. On aimait ça, et surtout les champs de colza et les vergers en fleurs au printemps.

 

Je ne te connais pas mais il faut que tu nous sauves.

 

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